Saint Beauzély a un pied sur le Causse Rouge, à l’est de la Muze ; et un pied sur le Lévezou sur l’autre rive.
Ainsi, selon que l’on arrivera par l’Est ou par le Nord Ouest,nous découvrirons des paysages très différents, avec une rencontre dans la vallée de la Muze où les deux se rejoignent.
Très vite, on arrive en bordure de plateau pour découvrir, à la sortie d’un virage, Saint Beauzély.
Ainsi, lorsqu’on arrive par Azinières, du côté du plateau de Saint Germain, de la Commune de Millau attenante, nous retrouvons les vues familières des causses : un bocage et de grandes parcelles laissant place ici ou là, à des affleurements de calcaire non cultivés.
C’est un village souriant, en fond de vallée, et le seul qui soit en bord de Muze parmi les six communes que traverse cette rivière.
Et dès cette première vue, nous voyons, en face, un relief différent de celui des causses : les premiers contreforts du Levezou.
Dès que nous entrons dans le village. Saint Beauzély apparaît comme un carrefour entre ces deux régions naturelles. C’est probablement pour cette raison que dès l’époque romaine, des voies de circulation passent par Saint Beauzély, avec une intense activité au Moyen Age.
Cette proximité des grands axes, telle que la A75, mais également la proximité d’un pôle touristique et scientifique tel que Micropolis, ou encore la bonne accessibilité de Millau sont des atouts indéniables pour le développement économique, mais également économique et social de la commune.
Cela s’exprime notamment au travers de sa zone d’activité où plusieurs entreprises se sont établies, dont celle portant les couleurs de la gastronomie aveyronnaise avec les Ships de l’Aveyron.
Le bourg de Saint Beauzély est notamment remarquable par un imposant château, aujourd’hui musée de la ruralité, au cœur du village dont il semble être le pivot.
L’attention des visiteurs est appelée par ce pont dessus de la rue centrale, qui évoque le pont des soupirs de Venise. Les bâtiments du village, tout comme le château, sont construits de pierres rouges, extraites de la toute proche carrière de Roquecanude, connue depuis le moyen âge et dont l’exploitation a cessé depuis peu.
En contrebas du bourg, en allant vers Barruques, l’autre pont qui traverse la Muze, avec l’ancienne route principale aujourd’hui moins fréquentée.
Enfin, au point le plus bas de la commune, aux confins de celle de Castelnau Pegayrols, Moulibez, dont on comprends, sans l’appréhender au premier abord, l’origine occitane. Aujourd’hui centre de vacance, il participe de l’attrait touristique de la Commune, et plus largement, des gorges de la Muze.
Une vision équilibrée de la commune conduit donc à aller jusqu’à Mauriac, déjà sur le versant Ouest du Levezou, la commune de Saint Beauzély prenant fin au panneau d’entrée dans le village.
Durant la longue montée conduisant des rives de la Muze au col de la Croix Boudet, une halte pour saluer l’âne de Comberoumal, mais aussi apprécier ce site magnifique dont il est difficile de bien appréhender l’architecture spécifique des prieurés Grandmontains qui avaient connus leurs heures de gloire au moyen âge pour disparaître à la fin du 18ème siècle.
Peu avant le point culminant, un regard en arrière permet d’avoir une vue sur l’ensemble des reliefs jusqu’aux Causses du Larzac en arrière plan. Si cela n’apparaît pas sur cette photographie, il est aussi des points de vue où, encore, le Viaduc de Millau et le Piédestal de Fontaneille signent encore l’identité de ce canton peu ordinaire.
On arrive alors au Col de la Croix Boudet, à 1 011 mètres d’altitude, soit un dénivelé de près de 500 mètres depuis Moulibez.
Au delà des paysages magnifiques du Levézou qui se découvrent alors, une dernière surprise avant de quitter la commune : les aires de captage des eaux de sources pour l’agglomération ruthénoise !
On est en effet quelque peu surpris que cette commune, en proximité immédiate de Millau, dont les eaux de la Muze se jettent dans le Tarn, qui traverse Albi, vienne approvisionner en eau la Préfecture de l’Aveyron, sur les rives de la rivière du même nom.
Cela exprime encore une fois la relation toute particulière de ce canton avec l’eau, au travers de nombreux bassins versants auxquels il participe.
Mais aussi, et cela mérite également d’être mentionné ; c’est la belle solidarité de cet univers rural profond vis à vis des zones urbaines dont il est pêle-mêle la source d’eau potable, mais également le pourvoyeur d’une nourriture saine, typée et authentique. Et au delà de ces aspects vitaux immédiats pour toute société humaine, il apporte également cette naturalité qui fait aujourd’hui tant défaut pour les équilibres écologiques.
Il apparaît dès lors bien naturel que ces fonctionnalités, assumées par le monde rural, soit également prises en compte par la société dans son ensemble pour accompagner les acteurs de ces espaces préservés à persévérer dans cette mission.