Notre canton a la configuration qui résulte de la loi du 24 mai 2013, redéfinissant la configuration des cantons en France en vue des élections de 2015.
Ce canton, partagé entre trois Communautés de Communes distinctes, compte un bourg centre, Sévérac d’Aveyron, décentré tant par rapport au canton dont il constitue le chef lieu que par rapport à la Communauté de Communes dont il devrait assumer le leadership. Par contre, Millau, qui constitue un pôle d’attraction fort, est engoncée entre les deux branches sud du canton, comme pour en assurer le leadership sans en être partie prenante.
Un canton qui du coup, se caractérise par sa ruralité profonde, et pour lequel il est difficile d’imaginer une appartenance au quotidien, une dynamique qui lui soit propre.
Au travers de deux petites questions toutes simples, on appréhende l’ampleur de la difficulté :
Quels sont les habitants du canton qui connaissent les 18 communes qui le constituent ?
Quels sont les habitants du canton qui ont des relations de vie avec leurs concitoyens résidant à l’autre extrémité, ou plutôt, aux autres extrémités du canton, puisqu’il s’agit d’un canton à trois branches, tel un triskell breton ?
Il ne fallait vraiment pas l’aimer, ce territoire, pour lui donner une telle configuration ! Comment un pouvoir en place peut-il, pour des considérations électorales de court terme, pratiquer une telle chirurgie territoriale … En vain d’ailleurs, car alors, la population en âge de voter l’a bien désavoué en prenant le contre pieds, votant à l’inverse de ce qui était attendu d’une telle opération !
Et pourtant ! De cette chirurgie, contre toute attente, résulte malgré tout une certaine homogénéité : celle d’une ruralité profonde.
Quand on sillonne ce canton, d’une extrémité aux autres, combien on le trouve attachant : d’une nature parfois à vous couper le souffle à un patrimoine architectural d’une grande diversité et d’une grande richesse historique ; mais aussi, une dynamique de territoire forte, qui échappe à bien des pronostics. Qu’elle soit professionnelle, culturelle, associative, voire ici ou là, démographique, cette dynamique apparaît au travers des villages et des bourgs, au travers des campagnes si diverses, depuis les vergers de la Cresse au Causse de Sévérac, en passant par les terrasses de Marzials …
Dans sa dispersion et sa diversité, apparaissent nombre d’enjeux communs, que sous-tendent son caractère rural profond, sa faible densité de population, son accès difficile aux services, une fiscalité locale impossible, un risque d’aspiration permanent par les agglomérations adjacentes, ….